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Updated: 18.12.2012 16:00
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Strukturanpassung und Gewerkschaften

Das Dokument ist schon älter, gibt aber immer noch aktuelle Positionen der zweitgrössten Gewerkschaftsföderation des Niger wieder. Die CDTN (Demokratische Arbeiterkönfederation des Niger) hat diese Positionen, die eine sozusagen "soziale Ausgestaltung" neoliberaler Politik ablehnen und prinzipiellen Widerstand einfordern, nicht nur im Lande, sondern auch auf diversen internationalen Treffen verteidigt - etwa auf dem WSM in Nairobi oder auch dem ESF in London. Das (französische) Dokument "Revendications des travailleurs et programmes d'ajustement structurel" stammt aus dem Jahr 2004 und ist auch für andere prograssievere Gewerkschaftsströmungen aus anderen Ländern repräsentativ - und auch die Grundlage für die Beteiligung an den Debatten um die anstehenden Abkommen mit der EU.

Revendications des travailleurs et programmes d'ajustement structurel

INTRODUCTION

Aujourd'hui, tout examen de nos revendications qui se voudrait efficace, doit nécessairement tenir compte du contexte actuel dans lequel évolue le monde du travail, à savoir celui de la mondialisation et de ses autres pendants.

En effet, par ce temps du capitalisme triomphant, il n'existe nul domaine de la vie socio-économique et même politique qui pourrait être appréhendé en dehors de la mondialisation. Tout particulièrement les travailleurs en ont payé un des plus lourd tribu du fait des mesures diverses se rapportant à la législation du travail (la déréglementation du marché du travail), aux outils et moyens de production que sont les entreprises, aux traitements et autres mesures de protection sociale et à l'informalisation de la fonction publique.

Ce faisant, les revendications des travailleurs, quel que soit le niveau où elles se posent, pour bien être cernées, défendues et donc solutionnées, doivent être appréhendées dans ce contexte. Pour ce faire, dans cette analyse qui se veut modeste, nous développerons tout d'abord la problématique de la mondialisation, les Programmes d'ajustement structurel (PAS) et leurs variantes, ensuite nous rappellerons quelques repères historiques, puis, nous décrirons les mécanismes opérationnels en faisant ressortir leurs caractéristiques nationales et internationales, enfin conclure par une esquisse de stratégies et actions à mettre en ouvre par nos organisations afin de sortir de l'ornière.

I. PROBLEMATIQUE DE LA MONDIALISATION

Le concept de la mondialisation ou encore globalisation est de nos jours partout utilisé pour justifier la transformation que subit notre monde. Assez souvent, des questions comme le libéralisme économique sauvage, la domination des multinationales sur les Etats, la recolonisation et l'exploitation des Etats par le capital financier international ou encore la violation systématique des droits de l'homme par certaines superpuissances, sont évoquées comme effets de la mondialisation.

Même des pays comme les nôtres où les populations vivent en dessous du seuil de la pauvreté, l'impact de la mondialisation se mesure sur tous les secteurs de notre vie socio-économique, tels que : l'alimentation, le logement, l'éducation, la santé et l'environnement.

Ainsi, point n'est besoin d'étudier des grandes thèses sur la mondialisation pour se faire une idée sur ce phénomène ; il suffit de jeter un regard critique autour de soi : la privatisation sauvage des entreprises, le désengagement de l'Etat de tous les secteurs productifs et sociaux ainsi que la « marchandisation » de toutes les valeurs, sont là pour nous le rappeler.

L'abandon du social sans précédant par nos Etats a partout engendré tension et crise sociales qui ont atteint leur paroxysme dans la plupart des pays pour dégénérer en conflits sociaux (pour ne pas dire guerres sociales) et guerres civiles. Les peuples des pays pauvres encore sous la domination de l'empire impérialiste sont transformés en horribles hécatombes.

Pendant ce temps et alors que nos Etats ploient sous l'impitoyable fardeau de la dette, en lieu et place de programmes politiques et économiques rédempteurs, nos gouvernements continuent à s'accommoder de recettes bancales, inefficaces et dépassées comme les Programmes d'ajustement structurel (PAS) ou encore sa nouvelle dérivée appelée aujourd'hui Stratégie de réduction de la pauvreté (SRP) et consorts.

Par devers tous les discours, par devers la toute puissante campagne médiatique, malgré la publicité mensongère orchestrée par les officines et autres citadelles bourgeoises, la mondialisation ne peut passer pour une fatalité inévitable. Elle reste et demeure un rouleau compresseur bien commandité et manipulé par un petit groupe d'acteurs qui organisent l'exploitation de l'homme par l'homme. En effet, il est aujourd'hui clairement établit que ce sont les pays pauvres qui financent l'économie des soi disant grandes puissances avec les différents versements effectués au titre du remboursement de la dette, auxquels s'ajoute le pillage de nos ressources naturelles qui n'a jamais cessé malgré notre semblant d'indépendance.

Au regard de ce qui précède, que faire ? Allons-nous assister passivement au démantèlement et à la remise en cause de nos acquis socio-économiques et politiques arrachés très souvent de hautes luttes ? Assurément non !

Il est donc urgent et indispensable tout d'abord de bien comprendre ce phénomène, cette nébuleuse qui n'a d'autre finalité que d'étendre ses tentacules jusque dans les moindres sphères socio-économiques pour contrôler la production de la richesse et mieux l'exploiter à son unique profit. Il nous incombe dès lors à nous travailleurs, à nos forces prolétariennes, de nous battre en conséquence pour faire triompher l'équité et la justice sociale.

C'est dans cette dynamique que la CONFEDERATION DEMOCRATIQUE DES TRAVAILLEURS DU NIGER (CDTN), appuyée de plusieurs autres organisations de la société civile nigérienne, a initié et mis en place un réseau appelé « Réseau National Dette et Développement » (RNDD) qui milite en faveur de l'annulation de la dette des pays du Tiers-monde. Trois années après sa création, ce réseau a battu un travail considérable tant au plan national que sur le plan international.

Le phénomène de la mondialisation est apparu depuis bien des années. C'est un vieux processus qui a commencé avec l'instauration de l'économie capitaliste, mais qui a été occulté un bon moment par le clivage entre les deux blocs « Est - Ouest ». En effet, la mondialisation peut être désignée par l'expansion de l'économie de marché dans tous les secteurs de la société, dans les domaines les plus intimes de la vie (aliments, eau, génétique, santé, éducation, environnement, etc.) et dans les derniers recoins de la planète.

On peut trouver les racines de la mondialisation dans celles du capitalisme : la conquête du « nouveau » monde, le mercantilisme, le colonialisme, la quête éhontée du profit, période pendant laquelle les compagnies, les entreprises, soutenues par les rois et les empires ont littéralement ouvert les marchés à coup de canons. Cette dynamique n'a jamais pu être défaite n'eut été la période de l'équilibre qu'elle connut pendant la période du bloc soviétique. Mais avec la chute du Mur de Berlin en 1989 et l'effondrement du bloc de l'Est qui s'en était suivi, le capitalisme triompha et le néo-libéralisme s'imposa comme pensée dominante.

Aujourd'hui, cette dynamique est plus intense, plus rapide. Elle a atteint un point culminant où une entreprise transnationale ne connaît plus de frontière ; son territoire est la planète et son marché est l'ensemble des pays. A ce propos, PERCY BARNEVIK, Président du Groupe industriel disait : «  Je définirais la mondialisation comme la liberté pour mon groupe d'investir où il veut, en s'approvisionnant et en vendant où il veut et en ayant à supporter le moins de contraintes possibles en matière de droit du travail et de conventions sociales  ».

La mondialisation c'est aussi l'hyper concentration du capital. A titre d'exemple, les 200 (personnes) plus riches milliardaires ont une fortune équivalente au revenu de 41 % de la population de la planète, soit 2,5 milliards de pauvres. La mondialisation consacre également la diminution de l'autonomie des pays tant dans la gestion de leur économie que dans leur capacité à établir des politiques indépendantes. Son triomphe se manifeste depuis les années 80 par quatre politiques néo-libérales à savoir : la libéralisation, déréglementation, privatisation et démantèlement.

La mondialisation présente des conséquences planétaires. Elle accélère, aggrave et décuple des multiples problèmes que sont : l'appauvrissement, la rupture du bien humain, la monoculture, la dégradation de l'environnement, la perte des droits sociaux, l'abandon des politiques sociales et la primauté des investissements sur l'emploi. Alors que certains accumulent des fortunes gargantuesques, 30 millions de personnes meurent de faim chaque année. L'écart se creuse, la pauvreté absolue se généralise. Les 20 % de personnes les plus riches se partagent 86 % du revenu mondial tandis que 20 % des plus pauvres ne se partagent que 1 % du revenu mondial.

Comme l'écrivait K. MARX dans le manifeste du Parti Communiste : «  Partout, mêmes dans les familles, l'argent a remplacé les liens familiaux sacrés par les liens froids du payer au comptant  ». Les productions américaines à la Walt Disney nous bombardent par une culture de l'insignifiance et de la violence. Car, d'un pays à l'autre, nous sommes de plus en plus réduits à l'état de consommateurs mondialisés de la culture américaine ou occidentale.

Non réglementées, non contrôlées, les activités commerciales portent gravement atteinte aux mécanismes de la vie sur terre. L'eau, la terre, la forêt, les ressources naturelles, sont exploitées sans scrupule et sans parcimonie. Avoir un logement et un revenu décents, travailler dans des conditions sécuritaires, se syndiquer, le respect du suffrage universel et le respect de l'environnement, sont autant de droits remis en cause de nos jours.

En somme, le monde vit une crise d'identité, de valeurs de projet, de solidarité sociale et les relations humaines sont mises à mal par la prédominance de « l'économisme » : la mondialisation c'est le triomphe des inégalités !

II. QUELQUES REPERES HISTORIQUES

Le phénomène de la mondialisation des économies tire ses origines dans le processus historique qui a dominé et guidé les relations séculaires entre les peuples. Ainsi, dès le 16ème siècle et ce, jusqu'au 18ème, le commerce triangulaire a servi de vecteur à des échanges entre l'Europe, l'Afrique et l'Amérique. Des pays comme la France, la Hollande ou le Portugal affrétaient des bateaux (négriers) chargés de textiles, d'armes, d'alcools qui sont échangés contre des esclaves africains envoyés vers le Nouveau Monde (c'est-à-dire les Amériques) dans des conditions de transport atroces pour servir de main d'ouvre dans les plantations de canne à sucre. Ces esclaves chargés par vagues de cargaison entières d'environ 100.000 personnes par an, sont échangés contre du rhum et de la mêlasse.

Dans la promotion de ce commerce honteux, les européens privilégiaient déjà les relations avec les chefs locaux africains et aiguisaient les rivalités ethniques en dehors de quelques rares cas de résistances, et ce, jusqu'à l'abolition progressive de l'esclavage dans les années 1800. La relève était assurée par la colonisation formalisée à Berlin en 1885 à cause des convoitises des richesses naturelles d'Afrique : cuivre, diamant, caoutchouc, café, cacao, or, gomme, bois, huile, cuir, ivoire, pétrole, etc.

Cette ruée organisée vers l'Afrique avait engendré des conflits sanglants avec la répression aveugle des résistances pour imposer la supériorité des européens sur les indigènes qu'ils soumettent à des conditions inhumaines de travail et d'exploitation : au Congo (ex Zaïre), la population a chuté de 20 millions à 10 millions lors de la colonisation.

Les frontières fictives ont été tracées par les colons qui brisaient les valeurs et diversités ethniques, linguistiques et culturelles africaines. Les terres étaient arrachées aux propriétaires autochtones transformées en simples mains d'ouvre au profit des centres industriels européens.

Après la seconde guerre mondiale et la grande crise économique qui a secoué l'Europe d'une part, les pays africains colonisés recouvraient leur indépendance taillée sur mesure et, d'autre part on assista à la reconstruction de l'Europe notamment avec le plan (américain) Marshall entre 1948 à 1952, puis à la création de la Société des Nations qui devient en 1945 la Banque Mondiale (BM) et du Fonds Monétaire International (FMI) en 1944.

La Banque Mondiale était censée promouvoir le développement et la reconstruction des pays détruits par la guerre grâce à des prêts à long terme à taux fixes et à des programmes d'ajustement structurel. Quant au Fonds Monétaire International (FMI), sa mission visait à assurer la stabilité des systèmes financiers grâce à des prêts à court terme.

A cette époque, le rêve caressé de l'après-guerre était celui de bâtir une économie juste et stable pour faire la promotion du capitalisme concurrencé par le communisme. La guerre froide avait conduit la métropole à conserver sa position dominante de manière à se prémunir contre toute velléité d'autonomie démesurée à son égard par les pays nouvellement indépendants.

Ainsi, des éliminations physiques ont été violemment perpétrées contre les grandes figures incarnant des dynamiques locales progressistes. C'est le cas de LUMUMBA (ex Zaïre), OLYMPIO (Togo), LEON M'BA (Gabon), BEN BERKA (Maroc), NABYE puis MOUMIE au Cameroun. Par contre, les dirigeants locaux acquis à la cause métropolitaine sont promus et protégés à l'instar de MOBUTU, SAVIMBI, dont il a été plus tard établi qu'ils sont des agents de la CIA américaine ou de BONGO, EYADEMA, HOUPHOUET, BEDIE, TAYLOR, SENGHOR puis DIOUF ou CAMPAORE qui sont reconnus être des agents du réseau Françafrique.

La démocratie relative des ex-pays colonisés était gérée de très près par la métropole qui veillait sur tous les coups d'Etat militaires perpétrés et aux parodies électorales organisées à coups de fraudes.

En 1967, la monnaie créée par certains pays africains sous la dénomination du FCFA a vu sa convertibilité liée et assurée par la Banque de France moyennant le dépôt des 2/3 de réserves des banques centrales africaines consacrant ainsi le contrôle effectif des Etats concernés sous la forme d'un colonialisme économique et financier. La grande division du monde en deux blocs avec la domination des USA, de l'Union Européenne (ex CEE) et du Japon dans le bloc capitaliste a suscité en 1955 à la conférence de Bangkok, le mouvement des pays dits non alignés créé par cinq (5) leaders du Tiers-monde : NERU (Inde), NASSER (Egypte), SUKARNO (Indonésie), TITO (Yougoslavie) et KOFELAWALA (Cinghalais).

III. MECANISMES OPERATIONNELS DE LA MONDIALISATION

Durant la guerre du Vietnam, les USA avaient excessivement fait fonctionner la planche à billets entraînant une quantité de dollars qui circulent sans avoir donné lieu à des dépôts d'or effectifs grâce à l'action des spéculateurs au niveau des banques intermédiaires. Cette quantité de dollars qualifiés « d'apatrides » n'était pas en principe reconvertible puisque carrément fictifs, elle a été malgré tout validée par NIXON ouvrant la voie au triomphe des spéculateurs qui ont transformé l'économie en un « jeu casino » grâce auquel les pays sont déstabilisés, des crises financières sont provoquées ou entretenues et les réserves financières des pays sont pillées.

A titre d'illustration, alors que dans les années 70 les économies réelles représentaient 90 % des échanges, elles ne représentent plus actuellement que 10 % contre 90 % au profit de l'économie spéculative monopolisée par le marché financier du fait des jeux de bourse. L'économie réelle a, donc, reculé 80 fois moins que les transactions commerciales, qui profitent exclusivement aux spéculateurs, au détriment des peuples.

En 1979, l'effet du « choc VOLCKER » du nom du Président de la Banque Fédérale de réserves des USA, a consacré brusquement le relèvement du taux d'intérêt, unilatéralement, décidé, entraînant une augmentation subséquente de la valeur des prêts octroyés aux pays pauvres. Cette mesure qui se voulait être anti-inflationniste, a été conjuguée à une réorientation des relations entre la métropole et ses anciennes colonies au profit des cadres multilatéraux, en les abandonnant ainsi aux griffes des institutions financières internationales.

Ces dernières prônent le désengagement de l'Etat des secteurs sociaux au titre des PAS visant la réduction des subventions ou leur arrêt pur et simple, la hausse des impôts à la consommation (exemple : TVA généralisée à 18 %), mais la réduction des impôts sur les investissements et capitaux, hausse des prix et taxes sur les produits et services de premières nécessités, privatisations des entreprises quelque soit par ailleurs leur domaine d'intervention (stratégique ou essentiel). Cependant, la conséquence étant l'aggravation de la pression des charges sur les ménages dont les plus pauvres sont condamnés à l'analphabétisme et à l'ignorance, à la misère, la faim et la malnutrition, aux maladies, les vices, à la délinquance, à la violence et à la mort.

Ainsi, les licenciements massifs jettent les travailleurs dans le dénuement, tandis que ceux qui restent aux emplois constatent leurs salaires drastiquement réduits. Et, au chômage vient s'ajouter le blocage de tout recrutement à la fonction publique dont les victimes sont les jeunes africains et les populations privés de services publics. Les politiques d'ajustement structurel ont eu pour vocation de diminuer les capacités de gestion et choix économiques des Etats pour plusieurs raisons.

De prime abord, la libéralisation prônée vise à lever toutes formes d'obstacles dans les échanges commerciaux et financiers des entreprises privées devenues seul maître à bord du marché. Ensuite, la déréglementation tend à l'abolition complète des réglementations et des normes de travail en matière d'emplois, de salaire.

Quant à la privatisation, elle a consisté au désengagement progressif et irrévocable de l'Etat des secteurs vitaux ou stratégiques, sans égard aux préoccupations nationales appuyé par des actions de démantèlement des protections sociales.

Les PAS appliqués aux pauvres de gré ou de force ont eu pour finalité de confisquer le pouvoir décisionnel des populations au profit des bailleurs de fonds ; ce qui constitue un déficit démocratique consciemment créé et entretenu de manière flagrante. Parmi les mesures préconisées, il y a l'établissement des accords de libres échanges entre pays riches et pays pauvres (ACP - UE par exemple) qui consacrent l'abolition des tarifs douaniers à l'entrée ou à la sortie, voire même la poursuite des Etats par les entreprises privées. Ainsi, les concessions tarifaires effectuées au titre du Tarif Extérieur Commun (TEC) de l'UEMOA ne sont pas répercutées sur les prix de vente aux consommateurs.

C'est, également, le cas des zones franches d'exportation où les produits sont transformés hors taxes et dans de conditions déplorables de travail, cas particulièrement des femmes et enfants qui y travaillent. Dans cette situation, le rôle de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), créée à la suite des négociations d'Uruguay Round en 1994 à Marrakech, qui, compte actuellement 130 pays sur 185, vise à favoriser exclusivement les investissements et la prise de sanction contre les Etats récalcitrants. Ce rôle est complété par bien d'autres institutions (OCDE) spécialisées, en vue de faciliter leurs politiques économiques et sociales.

Ainsi, l'ouverture des marchés considérée comme un heureux évènement par les forces capitalistes, qui, dominent le marché, a vu un grand mouvement des exportations du Sud vers le Nord et la chute des valeurs brutes d'exportations du fait de la grande fluctuation des prix fixés dans les bourses de WALL STREET, Chicago et Londres. Mais, la baisse des prix à l'exportation coïncide avec la hausse des prix des produits manufacturés importés du Nord vers le Sud ; ce qui engendre d'énormes déficits de la balance commerciale.

Puis, alors que le niveau du déficit était nul en 1980, il passe en 6 ans, de 1990 à 1996 pour l'Afrique subsaharienne à 20 fois plus (de 600 millions à 11,5 milliards). Cette situation est sous-tendue par le dumping pratiqué par les pays industrialisés du Nord dont la production est subventionnée grâce au protectionnisme économique avec des tarifs élevés appliqués sur les exportations du Sud.

Le but des exportations du Tiers-monde qui était de procurer les devises nécessaires au remboursement des dettes centralisées est mis en échec en raison de la multiplication du taux d'intérêt qui met bon nombre de pays en situation d'insolvabilité chronique. Seul un petit groupe d'une vingtaine de pays ne sont plus boudés par les investisseurs (Nigeria, Afrique du Sud, Gabon, Cameroun, etc.) grâce généralement à leur production pétrolière.

Les pays pauvres sont enfermés dans un cycle d'endettement chronique du fait de la baisse de leurs recettes, d'exportations : baisse du prix du cacao de 48 %, thé 36 %, coton 46 % en 1999 par rapport à 1997 d'où leur besoin de recherche des devises en contractant de nouveaux prêts pour rembourser les dettes antérieures et aggraver lourdement leurs déficits. C'en est fini de l'engouement des capitalistes autrefois secoués par les menaces d'un développement alternatif, sous la bannière communiste qui se précipitaient pour octroyer aux pays du Tiers-monde des prêts colossaux et finançaient des projets pharaoniques sous des dictatures sanguinaires : cas des barrages d'Inga (ex Zaïre), Narbada (Inde), etc.

Le caractère extraverti des économies du Sud, expose les populations aux crises alimentaires renforçant leur dépendance à l'aide internationale. La faillite de producteurs locaux et des entreprises nationales a pour corollaire le faible niveau d'échange entre les pays pauvres malgré l'existence de cadres institutionnels régionaux ou continentaux. On assiste à la prolifération du secteur informel dépourvu de professionnalisme, d'appui et d'encadrement nécessaires.

Les couloirs de passage de la mondialisation sont également les domaines tels que le transport avec la multiplication des réseaux de transport automobile, aérien, ferroviaire ou aérospatial. Dans le domaine de la communication, des progrès considérables sont enregistrés en matière d'informatique, de téléphonie (cellulaire) mobile, des médias ou d'Internet.

Dans le domaine financier, on assiste à une explosion du marché financier interconnecté par un système d'agences spécialisées dans le cadre d'un réseau informatique comportant environ 6.600 institutions financières qui fonctionnent 24 heures sur 24.

L'économie mondiale est dominée par des multinationales qui s'accaparent le marché planétaire organisé et réparti sous forme de firmes ou filiales interconnectées aux maisons mères lesquelles se renforcent par fusion pour monopoliser les marchés, maîtriser les prix et la concurrence et éliminer toutes formes d'entreprises localement initiées. De quelques unes seulement dans les années 80, elles sont évaluées à plus de 40.000 à ce jour. Elles poursuivent leur processus de multiplication à l'échelle planétaire.

IV. STRATEGIES ET ACTIONS À ENTREPRENDRE

La recherche d'alternatives socialement viables sera faite à partir du diagnostic dramatique qui se dégage de la mondialisation et de la mise en ouvre des politiques économiques d'ajustement. Les conséquences néfastes qui s'en sont suivies, notamment la rupture des liens humains avec la montée des individualismes dans les pays pauvres dont, les économies sont ruinées par les PAS ont donné naissance à un secteur informel où prévaut la loi de la jungle. Il y a également la montée des extrémismes et de la violence, l'amoindrissement de la diversité des peuples transformés en simples consommateurs mondialisés.

La machine de la mondialisation a écrasé la souveraineté des peuples dans la prise des décisions tournant la démocratie en division, de telle sorte que malgré le discours d'une opposition, elle finit toujours par appliquer les mêmes mesures critiquées. La participation des populations aux débats et décisions est biaisée. C'est ainsi que, dans le cadre de l'élaboration des Stratégies de Réduction de la Pauvreté (SRP), les institutions de BRETTON WOODS, voulant donner un visage humain au PAS, ont décidé d'organiser la concertation avec les organisations de la société civile en réponse aux critiques formulées à l'encontre de leur politique.

Cependant, la recherche de l'aval de la société civile, subitement courtisée ne vise nullement à modifier fondamentalement la nature des PAS, mais à lui conférer une caution de légitimité sociale. En effet, les relèvements timides des parts accordées aux budgets d'éducation et de santé sont loin de corriger les distorsions créées durant les décennies de PAS. Ces distorsions résultent, par exemple, du constat que l'économie semble croître à un taux de 3 à 4 % par an avec des investissements acquis à long terme dont le taux d'intérêt n'est que de 2 % seulement.

Curieusement, cette croissance économique prétendument allégée n'est pas perceptible chez les populations vouées à la misère abjecte. Les raisons se trouvent dans les rendements excessifs de ces investissements pratiqués sur la consommation des biens et services aux taux de 20 à 25 % pour fructifier les capitaux et non pas les revenus des travailleurs. Ces investissements grugent l'emploi non seulement à cause des taux usuriers de profit, mais aussi des mesures de licenciement et de privatisation des services publics y compris de l'eau devenue une simple marchandise.

La précarité de l'emploi et le déménagement progressif des entreprises du Nord vers le Sud fragilisent davantage les populations car, en réalité, seuls les profits guident les multinationales à se délocaliser. Elles choisissent de s'implanter dans de véritables paradis fiscaux : exemple, en 1994, au Canada près de 81.000 entreprises ayant totalisé l'équivalent d'environs 17 milliards de dollars de profit n'ont acquitté aucune taxe. D'où la nécessité de supprimer les paradis fiscaux.

Le surendettement des pays pauvres en situation de cessation de paiement a fait l'objet, à partir de 1999, d'une décision du G7 tendant à l'annulation des arriérés de dettes impayables. Cette décision spectaculaire au profit des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) vise à légitimer les stocks impayés des dettes non annulées et de loin plus importants. En effet, les relations d'ordres multilatéral, bilatéral et privé qui président à l'endettement des pays ont donné lieu à la catégorisation des dettes par type de relations : multilatérales 54 %, privées 5 % et bilatérales 41 %. Ce sont les dettes contractées à ce dernier titre qui ont fait l'objet de la décision du G7. Cette mesure partielle a été dénoncée lors de la campagne Jubilé 2000 du CADTM soutenue par une pétition d'au moins 17 millions de signatures demandant l'annulation des dettes de 50 pays (300 milliards) au lieu de cette décision dérisoire du G7 au profit de 42 pays.

Or, il se trouve que selon les textes du FMI et de la Banque Mondiale, il est défendu de renoncer à une créance d'où l'interdiction d'annuler les dettes multilatérales. Si le cas arrivait, la contrepartie serait puisée dans le « trust fund » contenant les réserves des cotisations des Etats.

La mobilisation de la solidarité à l'échelle du citoyen, de sa ville, de son pays, de son continent sera la réponse appropriée au phénomène d'exploitation mondialisée. Les ONGs, syndicats, mouvements sociaux et les citoyens sont tous concernés par le déséquilibre des échanges commerciaux en défaveur des consommateurs qui ne peuvent plus choisir d'acheter selon leurs besoins, mais se contentent de s'adapter aux décisions des producteurs capitalistes.

Aux plans individuel, collectif et mondial, il convient de prioriser les débats sur la riposte à opposer et ne plus laisser le soin aux seuls « experts » un sujet aussi essentiel. La défiscalisation des profits et transactions au détriment des revenus et des biens de consommation est un scandale planétaire soigneusement organisé par des institutions telles que l'OMC, l'OCDE. Il faut y mettre fin en instaurant des prélèvements fiscaux sur les transactions financières et commerciales internationales tel que la taxe TOBIN (de 0,25 et 1 %) préconisée par les Altermondialistes. Même le CNUCED a reconnu, dans son rapport publié sur le commerce et le développement en 1999, que « plus de 10 ans après les reformes appliquées au titre des PAS, lespays pauvres connaissent toujours les mêmes difficultés de paiement et sont plus que jamais tributaires du financement extérieur ».

Il faut chercher à créer des alliances pour identifier des alternatives locales, régionales et mondiales aux bricolages proposés par le PAS, notamment la tendance à courtiser les associations féminines et autres ONGs ou syndicats pour l'application du « Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté » en les impliquant dans certains projets. Il y a lieu de renforcer les pouvoirs de contrôle au profit des parlements, de la société civile et des citoyens par des procédés d'interpellations.

La révision pure et simple des missions des institutions de BRETTON WOODS telle que exigée par le mouvement des alter mondialistes pour les remplacer par d'autres plus démocratiques garantissant les intérêts des citoyens. Il s'agit d'instituer un système de redistribution des richesses entre pays sous tendu par une réglementation convenable du système financier international destiné à remplacer les institutions actuelles dont la mission est dénaturée depuis 1944. Cette reforme est aussi valable à l'ONU dont le fonctionnement est paralysé par le veto détenu par 5 pays (France, USA, UK, Chine, Russie) et qui doit être démocratisé pour le bien de l'humanité. Au niveau régional et continental, reformer les missions de l'Union Africaine, CEDEAO, UEMOA, etc. en supprimant les critères de convergences : déficit, ratio salaires / ressources. De manière générale, c'est le droit international qui doit être plus contraignant : Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (DUDH) ; Pacte International relatif aux droits économiques, sociaux et culturels ; Accords multilatéraux sur l'environnement ; Convention de base de l'Organisation Internationale du Travail (OIT) ; Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes ; Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples, etc. Il faut mettre fin à l'impunité des dirigeants des pays et des institutions internationales qui ont soutenu les régimes dictatoriaux et sanguinaires. Des poursuites en justice sont nécessaires. Il faut prioriser les droits humains, sociaux et environnementaux sur les autres formes de droits et prérogatives. Ainsi, reconnaître à côté des prérogatives des prêteurs pour assurer la garantie du remboursement celles aussi des populations à affecter, selon leur choix, les ressources allouées.

CONCLUSION

La mondialisation de l'économie s'appuie sur plusieurs leviers dont le principal est le PAS actuellement responsable du dysfonctionnement des économies des pays pauvres et de leur endettement endémique. Les colmatages camouflés dans le cadre des SRP ou des PPTE sont loin de correspondre aux remèdes appropriés dans des pays contraints au surendettement dont une grande part va au remboursement des dettes antérieures qui méritent d'être abolies car plusieurs fois déjà payées. Pire, le remboursement de la dette réduit les capacités des Etats dans les domaines d'éducation et santé dont les budgets sont ramenés à leur portion congrue.

La destruction des entreprises locales remplacées par les multinationales provoque une grande crise de l'emploi, du revenu et de la consommation dans les pays pauvres. La politique promotionnelle des investissements capitalistes, hors taxes, dépossède les Etats de leurs ressources au profit du rendement des capitaux placés. L'inviolabilité de la propriété privée au détriment de l'Etat conduit à l'appropriation du patrimoine par quelques individus qui ont érigé un sanctuaire économique.

Les effets dramatiques endurés par les travailleurs se sont traduits par la diminution de leur pouvoir d'achat avec des mesures telles que la dévaluation, la révision à la baisse des grilles salariales et indemnités ou la remise en cause de leur carrière par des mises en retraites anticipées. La jeunesse est privée d'espoir faute de recrutement à la Fonction publique et la disparition des entreprises locales ; ce qui a pour conséquence de réduire la force et le poids des syndicats déjà condamnés à engager des luttes permanentes sur plusieurs fronts dans un environnement peu propice au dialogue social. Ils sont confrontés à la répression avec les arrestations des militants et dirigeants syndicaux, des licenciements pour fait de grève, les atteintes diverses à la liberté syndicale notamment sous le couvert d'une réglementation mettant les droits syndicaux en coupe réglée.

Pour imposer les mesures antisociales, l'Etat n'hésite pas également de s'ingérer dans la compétition syndicale en privilégiant des structures complaisantes dépourvues de véritable qualité de représentation des travailleurs lors des négociations collectives. La riposte syndicale aux plans national, régional ou mondial doit opter pour l'arrêt de cette marche vers le chaos que dirigent les institutions de BRETTON WOODS soutenues par leurs valets locaux qui refusent de prendre en compte les aspirations légitimes des peuples soumis à l'oppression du capital. Les syndicats se doivent d'organiser et de canaliser l'expression des mécontents populaires qui risquent d'être récupérés par des forces politiques, religieuses et ethnicistes susceptibles de prôner le chaos et le fascisme à l'instar des exemples comme l'Algérie, le Rwanda, la Côte d'Ivoire, le Congo, etc.

Après la débâcle des expériences communistes, l'échec du compromis entre le capitalisme inféodé au socialisme appelé social démocratie et les désastres perpétrés par le capitalisme libéral, quelle alternative politique choisir ?

Les syndicats, autant que les autres structures de la société civile, doivent opter clairement pour des luttes inlassables afin d'incarner le rôle de contre pouvoir crédible.


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