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Updated: 18.12.2012 16:07
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Gegen Rentenreform - aber wie?

Eine ausführliche Analyse der Streiks gegen Sarkozys "Rentenreform" - und wie im konkreten die Gründe lagen, warum sie nicht weitergeführt wurden, welche Gewerkchaft was getan hat. Die Stellungnahme "France : les grèves à la SNCF et ailleurs ." von SUD-Rail vom 12. Dezember 2007 - in der auch unterstrichen wird, dass es keineswegs nur um ökonomische Belange ging, sondern der soziale Konsens 1945 gewesen war, dass die damals bei den Privat Beschäftigten eingeführte Rente nach und nach den schon vorher bestehenden etwa bei den - Eisenbahnern angeglichen werden sollten...

France : les grèves à la SNCF et ailleurs.

La France vient de connaître une série de mouvements sociaux importants, qui marquent un premier tournant dans l'ère Sarkozy (élu président de la république en mai 2007). Les grèves qui ont touché la SNCF, la RATP, les universités . montrent que face à un gouvernement de droite « dure », ouvertement pro-Bush, la résistance collective est possible.

Confirmation de ces dernières semaines : ce n'est pas du camp de la « gauche politique » qu'il faut attendre un soutien, et encore moins l'impulsion de la lutte anticapitalisme, ni même antilibérale ! Ainsi, le Parti Socialiste n'a eu de cesse d'affirmer son soutien à la « réforme des régimes de retraite » des salariés de la SNCF, de la RATP, d'EDF/GDF, de l'Opéra de Paris, regrettant de ne pas l'avoir accomplie lorsqu'il était au pouvoir !

En quelques lignes, quel est le but de cette contre-réforme ?

Contrairement à la propagande gouvernementale largement répercutée dans les médias, il ne s'agit nullement d'un problème « économique ». Ce qu'on appelle « régimes spéciaux de retraite » en France, concernent les secteurs professionnels où un système de retraite existait avant la création de la « Sécurité Sociale » en 1945. A l'époque, dans l'esprit du Conseil National de la Résistance, il s'agissait de créer un socle commun à tous, qui devait au fil des années se rapprocher des « avantages » des régimes de retraite préexistants. La lutte des classes étant une conception bien comprise du patronat, celui-ci s'empressa d'agir pour que l'histoire se renverse : les régimes de la SNCF, de la RATP, etc. sont restés isolés, le régime de retraite des salariés du secteur privé n'a pas progressé, mais au contraire régressé.

En 1993, le gouvernement Balladur augmentait, pour les salariés du privé, la durée de cotisations nécessaire pour avoir une retraite pleine et modifiait le mode de calcul de la retraite : résultat un niveau de retraite qui s'effondre ! Les organisations syndicales n'ont pas mené la bagarre à cette époque. Ce fut une grave erreur que nous payons encore aujourd'hui !

En 1995, le gouvernement Juppé tentait un passage en force généralisé, avec le soutien notamment de la CFDT. Il s'en suivi une grève mémorable, notamment à la SNCF (mais pas seulement). Après trois semaines de grève et de très grosses manifestations, le plan Juppé était retiré.

En 2003, le gouvernement Raffarin remettait ça : cette fois pour les fonctionnaires. La CFDT soutenait encore une fois le recul social ; la CGT refusait d'appeler à une grève reconductible, enfermait le mouvement dans des « temps forts » de 24 heures. L'union syndicale Solidaires et ses syndicats n'étaient pas en capacité d'imposer la grève générale nécessaire, malgré le nombre de grévistes très important lors de plusieurs journées.

Et en 2007, il restait au gouvernement Sarkozy/Fillon à parachever l'ouvre de destruction, en s'attaquant de nouveau aux cheminots, agents de la RATP, gaziers, électriciens, etc. Les « régimes spéciaux » de retraites ne représentent que 5% des retraits en France, et ils sont globalement excédentaires. Les motivations économiques invoquées sont donc nulles. Ce que veut le gouvernement, c'est faire sauter les secteurs professionnels perçus comme des « poches de résistance fortes » à sa politique. Toute sa campagne a consisté à présenter les salariés de ces secteurs comme des « privilégiés », et c'est au nom de l'équité (!) que le gouvernement a déclenché la bagarre !

Face à cela, SUD-Rail et l'union syndicale Solidaires, dès le mois de septembre ont lancé une grande campagne d'explications sur la réalité des régimes de retraite, et surtout sur les vraies inégalités sociales. Car l'enjeu est bien là : oui, il est tout à fait possible d'aligner l'ensemble des régimes de retraite des salariés, mais il faut le faire « par le haut », non en détériorant ceux qui ne l'ont pas encore été. C'est pour cela que nous réclamons « 37,5 annuités de cotisations pour tous », et refusons les diverses mesures visant à détériorer la retraite des cheminots, électriciens, etc. Le mouvement syndical n'est pas uni sur cette position. Une partie considère que « les 40 ans de cotisations c'est inéluctable » (CFDT, UNSA, CFTC, CGC).

D'autres n'assument pas toujours cette position, mais refusent de dire qu'il faut les 37,5 annuités pour tous (CGT, FO). La CNT n'est présente ni à la SNCF, ni à la RATP, ni à EDF/GDF, ni à l'Opéra de Paris. Les syndicats SUD (Solidaires) n'ont pas dévié de cette revendication : c'est la seule façon d'unifier tous les salariés, pour mener une lutte d'ensemble, associant secteur public, fonctionnaires, secteur privé.

Mais le problème est bien là : les autres forces syndicales ne voulaient pas d'un mouvement interprofessionnel et reconductible !

Le 18 octobre, une grève extrêmement massive avait lieu à la SNCF, à la RATP, à EDF/GDF. Parce que nous savions que ce mouvement serait très suivi et qu'une 24 heures de grève ne suffirait pas, les syndicats SUD appelaient à le poursuivre, à tenir des Assemblées Générales dès le 19 au matin pour que la base prenne en mains son mouvement. FO à la SNCF, l'UNSA à la RATP faisaient de même.

La grève s'et poursuivi plusieurs journées, avec des centaines de grévistes chaque AG qui se tenait dans les sites ferroviaires, les dépôts e bus et métro . mais l'appel à casser le mouvement lancé par la CGT en a eu raison, aidé par la FGAAC (syndicat catégoriel de conducteurs) qui a appelé à suspendre la grève après avoir obtenu quelques broutilles plus ou moins prévues dans les orientations du gouvernement et de la SNCF.

Pourtant, des équipes locales CGT étaient dans l'action qui se poursuivait au-delà du 18 octobre. L'appareil CGT en est venu à bout en expliquant qu'il ne fallait pas isoler les salariés de la SNCF et de la RATP, et donc préparer un mouvement interprofessionnel reconductible en novembre. Début novembre, l'appel à la grève reconductible était lancé à la SNCF (par CGT, SUD-Rail, UNSA, CFDT, CFTC, FO, CGC, soit toutes les fédérations syndicales sauf la FGAAC, à la RATP (mais une partie des syndicats CGT n'y appelait pas) . et c'est tout.

A EDF/GDF, où la CGT est largement majoritaire et SUD Energie trop peu implanté, aucun appel à une grève reconductible ! Bref, nous étions dans la même configuration qu'un mois plus tôt, mais avec un rapport de forces un peu moins favorable. Pour enfoncer le clou, les responsables de la CGT (confédération et fédérations cheminots, RATP, EDF/GDF), à quelques heures du début de la grève, suppliaient le gouvernement d'accepter des négociations, . entreprise par entreprise. Unitairement, nous réclamions une négociation centrale avec le gouvernement.

C'était cohérent avec le fait de vouloir un mouvement qui ne s'enferme pas dans le corporatisme, qui pose bien la question de l'avenir des retraites dans ce pays, qui refuse la contre-réforme gouvernementale. Demander à discuter en s'isolant entreprise par entreprise, signifiait accepter la contre-réforme et vouloir en négocier seulement les effets sur le personnel de la SNCF, de la RATP, d'EDF/GDF.

C'est une conception syndicale respectable, celle de l'accompagnement des mesures antisociales pour qu'elles soient « le moins pire » possible ; ce n'est pas le syndicalisme que nous voulons et que nous pratiquons à SUD, à Solidaires . mais aussi ailleurs : ainsi, durant les 10 jours de grève à la SNCF, de très nombreuses équipes CGT ont réaffirmé leur volonté de se battre sur la revendication initiale, et refusé les « arrangements » en coulisse.

Malheureusement, fort de son influence dans certaines région, la CGT a fait cesser la grève dans ces secteurs, ensuite durant deux jours elle a passé son temps à relayer les informations patronales selon lesquelles « le nombre de grévistes baissait » . au final, la grève a cessé au bout de 10 jours pour laisser la place à une série de réunions tout au long du mois de décembre. Des réunions dites de négociations qui se tiennent désormais sans la pression et le contrôle direct des grévistes. Comme nous l'avions dit, dans ces conditions, les négociations sont un leurre : pas question de revenir sur le fond, mais seulement de trouver quelques compensations. L'attitude d'une majorité du mouvement syndical français n'a pas permis d'aller au bout de ce mouvement. Nous risquons de le payer dès mars 2008, date à laquelle le gouvernement a déjà annoncé le passage à 41 annuités de cotisations pour tous les salariés.

Pourtant, de cette récente période se dégage bien des engagements positifs pour l'avenir

La capacité du syndicalisme alternatif à peser : mi-septembre, la fédération CGT des cheminots proposait une action nationale « de rentrée » sur plein de sujets (le trafic marchandises, les salaires, etc.) sauf les retraites car « il ne fallait pas tomber dans le piège du gouvernement ». Le travail des équipes SUD-Rail a permis de faire entendre raison : les grèves d'octobre et novembre portaient bien sur le sujet qui était au cour des discussions des cheminots, dans les divers services. La démocratie dans les luttes : en octobre, et plus encore en novembre nous avons réussi à relancer une dynamique connue lors des mouvements de 1986/87 ou 1995, celle des Assemblées Générales de grévistes.

Des A.G. qui décident de la poursuite de l'action, mais aussi des formes de celle-ci, des actions (occupations de locaux, manifestations, .), et des revendications. Ainsi, la majorité des Assemblées Générales ont validé la plate-forme unitaire établie par les fédérations (compromis indispensable pour garder le caractère unitaire du mouvement) mais en la reprécisant sur les points fondamentaux : pas d'allongement de la durée de cotisations, refus de toutes mesures pénalisant les salariés et de toute division entre « anciens » et « jeunes ». La lutte syndicale demeure possible : le gouvernement Sarkozy tente de faire croire que l'avenir est dans « la réussite individuelle », sachant que par définition celle-ci n'est possible que pour une infime minorité dans le cadre du système actuel.

Ces luttes ont permis de remettre le collectif au centre des discussions. C'est très important pour l'avenir. Les questions de fonds sont débattues : le débat sur « les retraites » a mis en évidence que la vraie question porte sur le partage des richesses que nous produisons collectivement. Nous avons montré que l'alignement « par le haut » des retraites ne nécessitait qu'un très léger réajustement de la répartition faite entre « salaires » et « profits ». Si le patronat et le gouvernement refusent cela, tente même d'en nier la possibilité, ce n'est pas seulement pour des raisons économiques où la loi du profit voudrait que soit généralisée un système de retraite par capitalisation, c'est aussi pour s'opposer à un syndicalisme de lutte et de transformation sociale qui pose la question d'une autre voie, d'un autre monde possible.

Alors que patronat et gouvernement mènent une guerre de classes à outrance, toute leur communication tente d'accréditer l'idée que l'association du capital et du travail, la collaboration de classes sont la seule voie possible. Ils veulent faire croire que « nous sommes tous dans le même bateau ». Certains « syndicalistes » partagent cette conception, d'autres par opportunisme et réalisme de bon aloi n'ont d'autres projets que de vouloir ramer au plus près du pouvoir ! Et l'internationalisme dans tout ça ? Les attaques contre les retraites ne sont pas l'apanage du gouvernement et du patronat français. Elles sont même en certains pays plus avancées. Comme sur le droit de grève, les privatisations, la disparition de services publics, par exemple, il y a matière à impulser une action syndicale internationale.

Hélas, au plan international, une fois de plus les organismes syndicaux du type CES n'ont été d'aucune utilité à celles et ceux qui luttaient, . Leur conception syndicale, leur fonctionnement largement institutionnalisé et bureaucratisé en sont la cause. Pour autant, les messages de soutien venus de structures de base d'organisations « traditionnelles » et de syndicats « alternatifs » montrent qu'il existe une autre voie, un avenir possible. Il est impératif et urgent de construire cette coordination internationale du syndicalisme de lutte et de transformation sociale. Nous pensons que notre syndicalisme doit mettre à profit les moments de luttes, les grèves pour avancer dans cette voie et montrer ainsi son efficacité, son utilité.

Alors, faisons mieux et plus, la prochaine fois, ici ou ailleurs, ou mieux encore ici et ailleurs !

Pour la fédération des syndicats SUD-Rail : Emmanuelle Bigot Michel Desmars Christian Mahieux Frédéric Michel


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