letzte Änderung am 05. Juni 2002

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Offener Brief an die Vorsitzende der CFDT

Nein Frau Notat, die Erwerbslosen bedanken sich nicht bei Ihnen

Neben den zahllosen Netzwerken, die das Leben der Zivilgesellschaft animieren, für die Verbesserung des Alltagslebens und neue Rechte kämpfen, sind die Gewerkschaften im demokratischen Leben unersetzlich. Sie haben die Verantwortung die Arbeit bei Arbeitslosen- und Sozialversicherung, in der Weiterbildung, in den übergreifenden Verhandlungen mit Unternehmen und Regierung im Namen aller Werktätigen zu orientieren. Auf diesem Hintergrund müssen ihre Aktivitäten und Haltungen von allen gesehen und diskutiert werden - über ihre Mitgliedschaft hinaus.

Das Lob, das Frau Notat vom "Figaro" bis zum Baron Seillere bekommt, wird von den Erwerbslosen nicht geteilt.

Seit 1991 weigert sich die CFDT, das damals aufgrund einer Kampagne der Unternehmerverbände verabschiedete Gesetz vor den Staatsrat zu bringen - und belässt es so gültig. Diesem Gesetz zufolge müssen im Namen der "zumutbaren Arbeit" Erwerbslose Teilzeitarbeit, Lohnverluste und prekäre Beschäftigung akzeptieren. 1992, als Frau Notat den Vorsitz der Arbeitslosenversicherung Unedic hatte wurden verschiedene Vorschriften erlassen, die die Rechte der Erwerbslosen wie nie zuvor beschränkten.

1993 leistet die CFDT Widerstand gegen die Bildung des Netzwerks "Agir contre le chômage" (Aktiv gegen Erwerbslosigkeit) mit der Kritik, es handele sich um die Schaffung einer sozialen Bewegung.

Im Januar 1998, als es zum ersten Mal seit den 30er Jahren eine breite Bewegung der Erwerbslosen gibt bekundet die Generalsekretärin der CFDT, sie habe "das Gefühl, dass da manipuliert wird".

Als aufgrund dieser Bewegung der Sozialausschuss des Parlaments einstimmig Vorschläge verabschiedet, denen zufolge die noch schwachen Organisationen der Erwerbslosen qua Verbindungskomitees in den Institutionen vertreten sein können, wehren sich die Verwaltung der Arbeitslosenversicherung, die Unternehmerverbände und die CFDT heftig dagegen. Das Recht Plakate zu kleben und Flugblätter zu verteilen, das seit 11968 in den Betrieben gilt, wird den Erwerbslosen verwehrt.

Im folgenden Winter entscheidet der Gewerkschaftstag gegen die Aufnahme von Erwerbslosen und Prekären in diese Gewerkschaft.

Schliesslich: Im Verlauf der Verhandlungen über die Arbeitslosenversicherung im Jahre 2001 verteidigt der Vertreter der CFDT im Namen seiner Organisation und der Unternehmerverbände die Logik der Unterwerfung der Erwerbslosen unter den Willen der Unternehmen durch den ""Plan zur Wiedereingliederung in den Arbeitsmarkt". Lediglich 40 Prozent der Erwerbslosen erhalten finanzielle Unterstützung und von diesen liegen wiederum 40 Prozent unter dem Mindestlohn.

Bei einer Pariser Gerichtsverhandlung um die PARE-Aktion am 30.April 2002 vertreten die Anwälte der CFDT und der MEDEF in einem gemeinsamen Plädoyer, daß jene, die den Kampf für mehr Rechte für die Erwerbslosen organisiert hatten, die Erwerbslosen daran hinderten, Arbeit zu finden. Die vielen, die PARE unterzeichnet haben, zeigen nur, wie hoch das Niveau der Erwerbslosigkeit ist. Die Streichungen von Bezug haben in einem Jahr um 40 Prozent zugenommen und der Zugang zu Umschulungen ist faktisch nicht mehr da.

Abbau der Rechte, wachsende Armut, die Weigerung zu organisieren und zu mobilisieren - von den Fakten aus muss eine Organisation beurteilt werden, und dieses Urteil fällt für die CFDT was die Erwerbslosigkeit betrifft katastrophal aus.

Claire Villiers
Mitglied des Vorstands der CFDT-ANPE von 11980 bis 2000, Aktivistin von AC!


Non, Madame Notat, les chômeurs ne vous disent pas merci !

Dans un quasi unanimisme républicain, toutes les forces démocratiques de ce pays ont récemment appelé à faire barrage à l`extrême droite et à ses projets d`exclusion et de xénophobie. Avec raison et détermination . Tous s`accordent pour dire que la misère, le chômage sont des causes d`insécurité sociale majeures et sont une partie du terreau dans lequel le Front National plonge ses racines. Ce sentiment d`abandon si répandu dans les cités mais aussi dans les zones rurales délaissées tient très certainement à la surdité devant les difficultés du quotidien, mais aussi à cette impression que ceux qui devraient nous défendre, nous représenter, ne le font plus ou le font mal. La critique s`adresse aux partis politiques, ceux de la gauche de gouvernement, au premier chef; elle ne saurait ignorer la stratégie de tous les autres acteurs sociaux. Aux côtés de la myriade de réseaux et d`associations qui animent la vie citoyenne, pallient aux manques des services publics, agissent pour l`amélioration de la vie quotidienne et pour des droits nouveaux, les organisations syndicales sont irremplaçables dans la vie démocratique. Les confédérations syndicales assument des responsabilités d`orientation et de gestion au nom de l`ensemble des salariés, à l`Unedic, à la Sécurité Sociale, dans la formation continue, dans les négociations interprofessionnelles avec le patronat et le Gouvernement . C`est à ce titre, celui d`un acteur social incontournable, que leurs orientations et leurs actes doivent être débattus au delà de leurs seuls adhérents.

Du Figaro au commentateur économique matinal de France Inter en passant par le baron Seillière, l`hommage à Madame Notat est quasi unanime. Il n`en ira pas de même pour les chômeurs et les salariés précaires . Le contentieux est en effet incroyablement lourd. Lorsque que fin 1991, après une campagne du patronat sur les "faux chômeurs" une loi et ses textes d`applications renforcent le contrôle des chômeurs, la confédération CFDT refuse de porter l`affaire en conseil d`Etat et donc de fait approuve. Il s`agissait pourtant de la "norme d`emploi convenable" puisque les chômeurs doivent maintenant accepter le temps partiel, des baisses de salaire, les contrats précaires.

En 1992, Madame Notat préside le régime d`assurance chômage (l`Unedic) lorsque les droits des chômeurs sont réduits comme jamais à travers la dégressivité et la restriction de l`accès aux allocations.

En 1993, la direction de la CFDT fustige la création du réseau Agir ensemble contre le Chômage (AC !) l`accusant de vouloir créer un mouvement social. En Janvier 1998, lors du premier mouvement des chômeurs d`une grande ampleur depuis les années 30, la secrétaire générale de la CFDT" a le sentiment qu`il y a de la manipulation de la détresse derrière tout cela". Alors que la commission des affaires sociales du parlement vote à l`unanimité quelques propositions visant à ce que les organisations, encore bien faibles, des chômeurs puissent être représentées par des comités de liaisons dans les différentes institutions, les gestionnaires de l`Unedic, patronat et CFDT en tête s`opposent farouchement . Le droit d`affichage, de distribuer des tracts, ce qui a été conquis en 68 dans les entreprises, est ici refusé aux chômeurs.

Au Congrès confédéral de l`hiver suivant à Lille, les principaux responsables de la CFDT se prononcent contre l`organisation par ce syndicat des chômeurs et des précaires. Enfin lors de la négociation Unedic de 2001, le représentant de la CFDT s`exprime au nom de son organisation et des organisations patronales pour défendre une logique de soumission des chômeurs aux volontés des entreprises à travers le Plan d`Aide au Retour à L1emploi. Seuls 40% des chômeurs sont indemnisés par les Assedic, et parmi eux 40 % touchent moins du SMIC. De la même manière, lors de la séance du Tribunal de Grande Instance de Paris consacrée au PARE le 30 avril 2002, l`avocat de la CFDT et celui du MEDEF font une plaidoirie commune, accusant ceux qui ont lutté pour d`autres droits pour les chômeurs de vouloir les maintenir hors de l`emploi. Le PARE étant de fait obligatoire pour percevoir les allocations chômage auxquelles on a droit, le nombre très important de chômeurs qui l'ont signé à ce jour ne fait que témoigner du niveau de chômage. Les radiations ont augmenté de 40% en un an et l'accès aux formations qualifiantes a quasi disparu. Régression des droits, pauvreté grandissante, refus d'organiser et de mobiliser: c`est sur les faits qu`on juge l1orientation d`une organisation: ceux-ci sont terribles pour la CFDT en ce qui concerne les chômeurs.

Claire Villiers
Membre du bureau national de la CFDT-ANPE de 1980 à 2000 - militante à AC!
Liste transnationale de la revue "Multitudes"

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