Communiqué de presse Haltern 11 septembre 1999

Sommet syndical BeNeLux- Allemagne:

"La coopération contractuelle transfrontalière est efficace!"

Les confédérations syndicales belges, allemandes, néerlandaises et luxembourgeoises, réunies les 10 et 11 septembre 1999 à Haltern en Westphalie, ont dressé un bilan des résultats de leur coopération transfrontalière. Les organisations syndicales des quatre pays avaient convenu il y a un an, à Doorn aux Pays Bas, d’éviter la concurrence transfrontalière sur le plan de la politique salariale. Avec la "Déclaration de Doorn", qui fut alors adoptée, elles s’étaient fixé pour objectif d’épuiser pleinement la marge de distribution neutre (c’est à dire la somme de l’évolution des prix et des gains de productivité) dans les conventions collectives nationales.

Pour la première fois, des représentants de la Confédération Européenne des Syndicats (CES), en la personne de son Secrétaire Général adjoint Jean Lapeyre et du Directeur de l‘Institut Syndical Européen (ISE) Reiner Hoffman, ont été invités à cette nouvelle conférence.

A la fin de leurs travaux, les syndicats réunis à Haltern constatent que l’objectif fixé par la Déclaration de Doorn a été atteint dans les négociations salariales de tous les pays représentés pour 1999. La coopération en matière de politique salariale a porté ses fruits et sera par conséquent poursuivie.

La coordination syndicale en matière de politique contractuelle : une contribution au Pacte Européen pour l’Emploi

Cette année, la conférence a consacré une attention particulière à la question de savoir comment la coopération transfrontalière pouvait contribuer à la création d’emplois.

La Déclaration de Doorn avait déjà stipulé que les négociations collectives devaient être mises à profit non seulement pour renforcer le pouvoir d’achat mais également pour initier des mesures favorisant l’emploi.

Les confédérations syndicales participantes souhaitent poursuivre leur action pour l‘amélioration des conditions de travail, pour l’humanisation du travail, pour des horaires de travail plus conciliables avec la vie familiale et une offre plus large en matière de formation professionnelle pour toutes les catégories de travailleurs.

L’échange d’informations sur un certain nombre d‘accords favorables à l’emploi dans les différents pays et secteurs peut contribuer à stimuler de part et d‘autre des conventions collectives favorables à l‘emploi. Un certain nombre d‘exemples ont ainsi été présentés lors de la conférence.

Les confédérations syndicales participant à l’initiative de Doorn veulent poursuivre leur coopération en matière de politique salariale et également en faire bénéficier la Confédération Européenne des Syndicats dans le cadre du Pacte Européen pour l‘Emploi. Une bonne coordination entre une politique salariale des partenaires sociaux, orientée sur l’évolution des prix et de la productivité, d’une part, et une politique budgétaire, fiscale et monétaire coordonnée au sein de l’Union Européenne de l’autre, pourrait contribuer au développement de la dynamique économique de la zone Euro tout en préservant sa stabilité. Ceci présuppose cependant que les autres acteurs de la politique économique - les Gouvernements, la Banque Centrale Européenne et les organisations patronales - soient disposés à engager un dialogue de façon sérieuse dans le cadre du Pacte Européen pour l’Emploi et à prendre leurs responsabilités en matière d’emploi. Quant à des lignes directrices pour les salaires, imposées par les Etats membres ou l’Union Européenne, ou d’autres limitations de l’autonomie contractuelle, elles sont et seront rejetées par les responsables syndicaux de l’initiative de Doorn, réunis à Haltern.

Annexe:

Déclaration de Doorn