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Volkswagen

VW licencie 1300 travailleurs en Afrique du Sud pour avoir fait grève

L'usine VW de l'Afrique du Sud a licencié l'année passée 1300 travailleurs pour avoir fait grève en défense de leurs délégués. Le syndicat des métallos ne les soutient pas, mais d'autres syndicats sont intervenus et une vaste solidarité internationale, surtout en Allemagne mais aussi dans d'autres pays, a permis aux camarades de se défendre. Nous avons demandé à une camarade qui coordonne les activités de solidarité en Allemagne de faire le point. Voici la contribution de Beatrix Sassermann, syndicaliste du secteur de la chimie de Wuppertal.

Il y a un an, l'entreprise transnationale allemande VW a licencié 1300 travailleurs en Afrique du Sud pour ne pas avoir donné suite à un ultimatum de retourner au travail après deux semaines de grève. Les travailleurs sont allé en grève parce que 13 de leurs délégués, démocratiquement élus, avaient été suspendus par la NUMSA (le Syndicat National des Métallos de l'Afrique du Sud).

Les 13 délégués s'étaient occupés du mécontentement des travailleurs, spécifiquement à propos d'un contrat que le Syndicat avait fait avec l'entreprise dans le but d'obtenir une commande d'exportation des Bureaux en Allemagnes. La NUMSA s'était mis d'accord sur la flexibilisation des heures de travail, des vacances, du travail en week-end et aux jours fériés, et sur la suppression d'une pause; la NUMSA avait même signé qu'en raison de la forte concurrence, l'usine en Afrique du Sud devait atteindre et même surpasser les meilleures normes de productivité, fiabilité, réduction de coûts et qualité parmi les usines du groupe VW. De cette façon, le site en Afrique du Sud serait intégré dans la chaîne mondiale de production de VW.

Une globalisation grandissante

Dans les élections sociales après la signature du contrat, les travailleurs ont élu d'autres délégués, dont les 13 qui ont été suspendu par après. Les travailleurs voulaient de nouveaux représentants, étant donné qu'ils n'étaient pas content de la politique menée par les précédents. Ces 13 délégués ont commencé à mettre en question cet accord d'exportation ainsi que d'autres accords. Le Syndicat les a accusé de provoquer des troubles, d'inciter les travailleurs et de nuire à l'image du syndicat en avançant des demandes non raisonnables. La NUMSA a essayé à mainte reprise de se débarrasser de ces soi-disant "provocateurs de troubles". Le jour même de la suspension de leurs délégués, les travailleurs se sont mis en grève spontanément, étant donné qu'ils resteraient sans représentation, et qu'ils considéraient être les seuls à pouvoir remettre en cause le mandat de leurs délégués, et personne d'autre.

Les politiciens sud-africains, le syndicat et même la COSATU (Confédération des Syndicats de l'Afrique du Sud) refusaient de cautionner la grève, parce que la pression de VW était très forte. L'entreprise menaçait de fermer toute l'usine. Tous soutenaient que la grève mettait en danger 6000 emplois chez VW, plus 20.000 emplois dans la région, et même la reconnaissance de toute l'Afrique du Sud comme partenaire commercial fiable. La NUMSA signait donc un accord le 28 janvier 2001 que tous les travailleurs allaient reprendre le travail; mais les travailleurs ne l'ont pas fait. Finalement, VW a lancé un ultimatum que tous ceux qui ne serait pas de retour au travail le 3 février seraient licencié. En dépit de cette pression, 1300 travailleurs des 4000 concernés ne sont pas rentrés.

Les travailleurs licenciés ont alors rejoint un autre syndicat, la OCGAWU (Oil Chemical General and Allied Worker's Union) qui les a soutenu, a mis à disposition des avocats et a pris contact avec l'Allemagne et le Brésil. Pendant l'année passée, les travailleurs n'ont eu aucun soutien du fameux premier Conseil Mondial des Usines VW dans le monde. Ils ont aussi été abandonnés par le syndicat des métallos allemands IGMetall et par la Fédération Internationale des Métallos. Ces entités ont adopté la position de la NUMSA et n'ont pas voulu 'prendre partie dans une affaire interne du syndicat'. Le Conseil Allemand des Usines VW a même défendu les licenciements en disant que les travailleurs licenciés ne peuvent être soutenus, étant donné que la grève était illégale et qu'ils n'ont qu'à en souffrir les conséquences maintenant.

Après une année de procès, la cause a finalement été jugée à la fin de janvier 2001. Le juge a décidé que les licenciements n'étaient pas justifiés, même si la grève était illégale. Les travailleurs devaient être remis dans leurs fonctions à l'usine le 5 février. L'entreprise a fait appel et un tribunal du travail plus conservateur a confirmé le 23 février l'analyse du juge mais a décidé que la violation par l'entreprise du droit fondamental d'écouter les accusés ne justifiait pas une sentence de réincorporation des travailleurs licenciés. Les travailleurs vont maintenant faire appel auprès d'un Tribunal du Travail supérieur parce qu'ils sont convaincus que leurs arguments dans la cause n'ont pas été apprécié correctement. Selon eux, des droits fondamentaux des travailleurs ont été violés par l'entreprise, tels que le droit à élire leurs représentants, la liberté d'association et la liberté de la discussion collective des conditions de travail. Ce Tribunal supérieur doit décider probablement vers la fin du mois d'avril.

Tout ce procès est une charge très lourde sur les travailleurs et le syndicat OCGAWU, qui n'a que deux ans, n'est pas en mesure de supporter tous les frais. Volkswagen sait très bien qu'il en est ainsi et cela peut être une tactique pour faire le syndicat mordre la poussière. Voilà pourquoi la stratégie de l'OCGAWU est de trouver du soutien politique pour faire pression sur la compagnie afin qu'elle reconnaisse l'arbitrage et réincorpore les travailleurs.

Quand on accepte qu'une revendication de représentativité syndicale mène à des licenciements en masse, alors, c'est la représentativité même de l'activité des Conseils d'Entreprise qui est en cause.
Nous devons soutenir la résistance des camarades sud-africains. En faisant ainsi, nous rendons plus difficile au patron ici en Allemagne de nous opposer les uns aux autres et d'en profiter pour détériorer les conditions de travail.
d'une lettre de Manfred Stoeter, du Conseil d'Entreprise d'une usine VW en Allemagne, aux autres Conseils d'Entreprise du groupe VW.

 

La solidarité internationale

Il y a deux semaines, le Secrétaire Général de l'OCGAWU, Abraham Agulhas, et l'ex-membre du Conseil Mondial de VW, Edward Ketye, ont visité l'Allemagne pour chercher le soutien du syndicat allemand des métallos, la IG Metall, et de la structure du Conseil des Usines VW. Les deux camarades de l'Afrique du Sud ont été très bien reçus par des syndicalistes progressifs et des travailleurs dans les usines, ainsi que par d'autres activistes du mouvement social, mais les représentants officiels des travailleurs au sommet n'ont même pas répondu aux lettres des représentants des travailleurs licenciés, ou ont même défendu la position de l'entreprise. On sait en Allemagne que les membres du fameux Conseil des Usines VW se considèrent eux-mêmes comme des co-managers, ce qui veut dire qu'ils font leurs les problèmes et les soucis de leur employeur. Il est évident alors qu'une force de travail qui fait grève pour s'opposer à l'adaptation à la globalisation, dans une zone Volkswagen qui devait être libre de grèves, est une provocation, non seulement vis à vis de la compagnie.

Lettre ouverte au président du Conseil d'Entreprise Mondial de VW, Klaus Volkert (extraits - avril 2000)

...Nous supposons que vous vous posez la question, vous aussi, quand les patrons vont y parvenir à prendre comme mesure pour les relations au travail dans les pays industrialisés comme l'Allemagne les maigres droits à la représentation des travailleurs et les conditions d'exploitation dans les pays comme l'Afrique du Sud. Si nous acceptons sans résistance ce qui se passe chez VW en Afrique du Sud, nous accélérons un tel développement au lieu de nous y opposer.
...Nous exigeons que vous preniez contact direct avec vos camarades licenciés en Afrique du Sud et que vous les souteniez. Au lieu de penser Compétitivité, pensez Solidarité! Comme disait Bertold Brecht: "n'abandonnez aucun des vôtres!".

IG Medien Hamburg
IG Medien Bremen
IG Medien Freiburg
IG Medien Dortmund

 

Les travailleurs sud-africains de VW ont osé mettre en question des concessions fait par leur syndicat à l'entreprise, qui aussi ont été acceptés par le Conseil des Travailleurs ici. Pour comprendre le poids des structures de VW dans le syndicat national, il faut savoir que le siège central à Wolfsburg emploie 50.000 travailleurs qui sont pratiquement tous organisés dans la IG Metall. On peut s'imaginer facilement le pouvoir que cela représente dans le syndicat.

Étant donné la situation financière et le manque de solidarité de la part des structures officielles, tous les espoirs s'orientent vers la communauté progressive, qui est d'accord que nous devons défendre nos droits et nos acquis si nous ne voulons pas continuer dans cette spirale de conditions de travail et de vie toujours pires, qui défend qu'il y a une alternative au cadre économique actuel. Il y a des exemples excellents. A part les meetings et les activités en Allemagne, les camarades de la CUT au Brésil ont fortement soutenu la lutte pour la réincorporation. Chez VW du Brésil, il y a des problèmes similaires de chantage et de licenciements et des travailleurs métallos et de la chimie ont donné leur soutient en envoyant des fax à VW en Allemagne et en organisant un meeting face au consulat allemand à São Paulo et en distribuant des tracts l'année passée.

Notre lutte pour la réintégration des 1300 travailleurs sud-africains de VW licenciés doit encore s'amplifier. Il s'agit d'une lutte de principe - des deux côtés. Si nous gagnons, ce sera un exemple que nous pouvons affronter la globalisation avec succès. Si nous perdons, ce sera aussi la démoralisation pour beaucoup d'autres qui attendent et regardent comment cela va finir. Mais ne restez pas là regardant et attendant.

Nous vous invitons à vous unir à la solidarité internationale, à envoyer des fax de protestation en Allemagne (0049-5361-921464, VW) et à trouver les moyens de faire pression sur la compagnie pour la réintégration des 1300 travailleurs, dont les familles se trouvent dans une situation désespérée.

Vous pouvez matérialiser votre soutien financier sur le compte deOCGAWU

First National Bank, Salt River
Code de l'agence: 201609
Compte n° 62022677316

Beatrix Sassermann, Wuppertal 12/03/2001

Contact:

Wilfried Dressler, VW Salzgitter, tél. 0049-5334-1885
Beatrix Sassermann, tél. 0049-202-2741545
Thorsten Wenderoth, VW Kassel, 0049-179-4114333


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